Les 110 galeries participant à FAB Paris représentent toutes les disciplines et toutes les époques – de l’archéologie à l’art moderne et contemporain, en passant par l’Art asiatique, les Arts premiers, les livres rares, la tapisserie, la joaillerie, les beaux-arts et le design. Elles vont présenter des pièces de grande qualité au Grand Palais Ephémère, lieu iconique de Paris, du 22 au 26 novembre 2023. Focus sur l’art moderne et contemporain…
Précision: Nous n’avons pas trouvé d’oeuvres d’artistes marocains sur cet événement international. Il est vrai que le marché de l’art des artistes marocains n’est pas encore reconnu sur le plan international hormis quelques artistes.
Dans ce salon, l’art moderne se voit représenter par plus d’une vingtaine de galeries telles Applic Prazan, Berès, de la Béraudière, La Présidence, Antoine Laurentin, Rosenberg, Tamenaga et Boulakia, Hélène Bailly, A&R Fleury, Loeve&Co, Najuma et Zlotowski, et six galeries participent à ce salon pour la première fois : Ludorff, Von Vertes, Whitford, David Lévy et Mayoral venues respectivement d’Allemagne, de Suisse, du Royaume-Uni, de Belgique et d’Espagne. Quant aux galeries d’art contemporain RX et Christophe Gaillard, satisfaites de leur participation l’année dernière, reviennent en 2023.
La galerie Applicat Prazan, spécialiste des grands peintres de l’Ecole de Paris des années 1950, a choisi une œuvre puriste datée de 1930 de Maurice Estève, remarquable par sa structure. Ce tableau constitue une véritable étape dans le processus créatif de l’artiste et aurait toute sa place dans une institution dédiée à la peinture moderne.
Alors que nous célébrons le centenaire du surréalisme créé en 1924 (Le Manifeste d’André Breton), la Galerie de la Béraudière de Belgique présentera la peinture à l’huile de René Magritte de 1928 « Le Palais de Rideaux », une période de trois années clés dans le développement de sa vision surréaliste. La Galerie La Présidence exposera un rare tableau de Vasarely de 1949, période la plus recherchée par les collectionneurs de l’artiste.
AB Gallery présentera une collection de belles œuvres de František Kupka, vrai pionnier de l’abstraction, indépendant et volontairement éloigné des grands mouvements artistiques. David Lévy, nouveau venu en provenance de Bruxelles, a décidé d’organiser une exposition Lobo-Esteve pour faire dialoguer les œuvres de ces deux artistes liés par une étroite amitié. Participant pour la première fois à FAB Paris, la galerie Zlotowski présentera une gouache de Valmier, une étude pour la « Grande Figure » de 1919, conservée au musée Solomon R. Guggenheim. La galerie Aktis, experte dans l’art abstrait d’après-guerre, possède la plus grande collection d’œuvres d’Europe sur papier de Chu Teh-Chun, dont plusieurs seront exposées.
La galerie suisse Von Vertes présentera une huile sur toile de Claude Monet et Gerhard Richter, côtoyant un ensemble d’œuvres de Yayoi Kusama. Outre l’image pop et aérienne véhiculée par le monde de la mode, l’artiste japonaise crée depuis près de quatre-vingts ans une œuvre plus complexe qu’il n’y paraît et est accueillie actuellement pour une rétrospective au musée Guggenheim de Bilbao. Parmi les œuvres exposées par Von Vertes se trouve une œuvre de 1952 intitulée « La mer ». C’est une source d’inspiration constante pour Kusama, qui a traversé l’océan jusqu’aux États-Unis dans les années 1950, représentant un mouvement infini de diffusion et d’accumulation. On apprécie le motif rythmique répétitif des vagues qui coulent doucement sur la surface du tableau.
La galerie allemande Ludorff présentera le tableau « Soleil Jaune » de Max Ernst de 1964, qui fait écho à « La Mer » de Yayoi Kusama. Chaque œuvre de Max Ernst, l’un des pères du Surréalisme, est un mystère, un monde en soi. La galerie espagnole Mayoral a ouvert il y a quelques années un espace avenue Matignon à Paris et exposera des œuvres de Miro, Tàpies, Picasso, Chillida et Dali.
Whitford Fine Art, pour FAB Paris, mettra en avant une sélection d’œuvres du décollagiste allemand Reinhold Koehler (1919-1970) et un groupe de céramiques de Jean Lurçat. L’œuvre de Koehler a été largement collectionnée par les musées et les collectionneurs de son vivant. L’artiste qui est considéré comme l’un des pionniers du décollage qu’il a lancé en 1948 et que l’on redécouvre 50 ans après sa mort, notamment grâce au travail de la galerie. À partir de 1958, Koehler introduit des zones coupées ou rayées au couteau dans des œuvres appelées « Décollages Gravés », comme celle exposée à FAB à Paris.
Hélène Bailly, Loeve&Co, A&R Fleury et Najuma Gallery rejoignent FAB Paris. Hélène Bailly présentera un important tableau de Serge Poliakoff de 1967, qui dans le cadre de l’exposition rétrospective 2013 « les Rêves de Forme » au Musée d’Art Moderne de Paris en l’une des œuvres majeures. Poliakoff a utilisé sept couleurs pour cette huile sur toile, uniquement des pigments purs et en utilisant des pinceaux et des spatules pour superposer les couleurs, les révélant par transparence et épaisseur, donnant à la peinture une luminosité intense.
La galerie Loeve&Co se positionne dans la relecture contemporaine d’œuvres passées. Loeve&Co se concentre sur les artistes qu’elle considère comme sous-estimés ou sous-évalués, et parmi eux figurent malheureusement de nombreuses femmes, dont Léonor Fini (1908-1996). Léonor Fini était une figure importante du Surréalisme (bien qu’elle n’ait jamais rejoint le groupe, elle a figuré en bonne place dans l’exposition Fantastic Art, Dada, Surrealism du MoMA en 1936-1937), et malgré sa notoriété (ou peut-être à cause d’elle), elle n’a pu bénéficier que de rares expositions dans les musées (plus en Asie ou en Italie, mais rarement en Europe ou aux États-Unis), et elle est peu présente dans les grandes collections institutionnelles. Pour FAB Paris, Loeve&Co présentera une sélection restreinte d’œuvres sur papier, organisées autour d’œuvres majeures représentant tout son univers, notamment des « Visages Imaginaires », des « Fêtes Galantes », ainsi que quelques études importantes de costumes (elle a beaucoup créé pour le théâtre, l’opéra, et même le cinéma) et des aquarelles inspirées de la littérature (« Histoire d’O » d’Edgar Allan Poe, ou « La Fanfarlo » de Baudelaire).
La galerie Laurentin présentera une importante œuvre à l’encre sur papier de Walasse Ting, réalisée en 1954 lors de l’arrivée de l’artiste chinois à Paris, et représentant les études picturales qui l’ont inspiré dans les années 1950. Cependant, Wallasse Ting, au carrefour entre Expressionisme Abstrait, Pop Art et proche des CoBra, résiste à toute assimilation claire à un mouvement particulier. Il affirmait que la modernité occidentale était compatible avec l’utilisation de matériaux traditionnels chinois. Il décède à New York en 2010 et le Musée des Beaux-Arts de Taipei lui a consacré une exposition rétrospective l’année suivante.
L’art contemporain prend de plus en plus pied à FAB Paris à travers les galeries RX, Paris NY et Christophe Gaillard qui se réengagent, tout comme la galerie Louis & Sack qui proposera un échange rythmé entre geste abstrait et vif des peintures de la Nouvelle Ecole de Paris, et la recherche contemporaine de céramistes japonais ou coréens. La galerie d’art moderne A&R Fleury présentera un ensemble d’œuvres de Bernar Venet ainsi que des peintures de Riopelle et Hartung.
Christophe Gaillard présentera le travail de Georges Noël, artiste qui a mené de nombreuses expérimentations techniques et inventé un nouveau support, qu’il a appelé son « Magma » pictural constitué d’un mélange d’acétate de polyvinyle (une colle singulièrement résistante une fois séchée), de sable ou du silex broyé et de pigments purs. En 1987, le peintre voyage pour la première fois au Japon et sa visite des jardins zen lui inspire une série de tableaux importants, dont ce chef-d’œuvre, « Jardin Secret », qui symbolise l’évolution de son œuvre. Les œuvres de George Noël sont aujourd’hui préservées dans le monde entier.
La galerie RX, en association avec la SLAG Gallery de New York et Paris, présentera le travail de Pascal Convert. L’artiste invite le spectateur à s’interroger sur l’importance et la mémoire du temps, notamment à travers la cristallisation des objets.
Informations pratiques
FINE ARTS LA BIENNALE PARIS
Grand Palais Ephémère – 2, Place Joffre, 75007 Paris – Ouverture au public du mercredi 22 au dimanche 26 novembre 2023 www.fabparis.com
Gérard Flamme
Avec l’aimable autorisation de luxe infinity France
Légendes : 1/ Maurice Estève (1904 – 2001), Couple à l’ovale, 1930, Huile sur toile, Signée et datée en bas à gauche 81 x 116 cm, © Applicat-Prazan, Paris / © Adagp, Paris 2023, Applicat Prazan 2/ René Magritte (1898 – 1967), Le Palais de rideaux, 1928, Huile sur toile, 81 x 116 cm, Galerie de la Béraudière 3/ David Lévy, oboTorse 1973 4/ Chu Teh Chun (1926 – 2014), Crépuscule, 1973, Huile sur toile 92 x 60 cm, Signée à droite en vertical, Aktis 5/ Claude Monnet, Travers les Rose, Von Vertes 6/ Yayoi Kusama (née en 1929), La mer, 1952, Encre sur papier 47 × 36,5 cm, Signé et daté en bas à gauche, Von Vertes 7/ Reinhold Koehler (1919 – 1970), Décollage Gravé 1962 V/1 D1962-20, 1962, Encre sur carton, manipulée au couteau, 50 x 65 cm, Whitford Fine Art 8/ Zao Wou Ki (1920 – 2013), « 12.12.69 », Huile sur toile, 46 x 50 cm, 1969, Signée en bas à droite. Galerie Najuma 9/ Leonor Fini (1908 – 1996), La Fanfarlo – Circa 1968, Aquarelle et encre sur papier Signée en bas à droite 20 × 28 cm, Loeve&Co 10/ Walasse Ting (1929 – 2010), Femme à la fleur, Vers 1954, Encre sur papier contre-collé sur toile signé des cachets en haut à gauche 184 x 120,5 cm, Galerie Laurentin 11/ Max Ernst, Soleil jaune, 1964, Huile sur toile, 65 x 53 cm, © VG Bild-Kunst, Bonn 2023, Lurdoff 12/ Yukiya Izumita (né en 1966), Sekisoh layers, 2023, Céramique, 51 x 28 x 12 cm, Louis & Sack 13/ Bernar Venet (né en 1941), Double ligne Indéterminée, 1992, Acier roulé et patiné noir 38 x 48 x 38 cm, Base signée et numérotée en dessous de la ligne « Venet 1492 », Galerie A&R Fleury 14/ Georges Noël (1924 – 2010), Jardin secret, 1990, Signé en bas à droite « Georges NOËL » et daté en bas à gauche « 1990 ». Technique mixte sur toile 234 x 250 cm, Galerie Christophe Gaillard 15/ Pascal Convert (né en 1957), Fragment de bibliothèque #10 et #11, 2018, Cristallisation au livre perdu en tirage original et unique, en verre optique incolore, 20 x 15 x 3 cm environ chaque élément. © Photo : Laurent de Broca, Galerie RX, Paris NY.
