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Mon Maroc, je croyais rêver

Mon Maroc, je croyais rêver

“ Je croyais rêver. J’avais tant de fois désiré voir l’Orient que je les regardais de tous mes yeux et croyant à peine ce que je voyais.”

Eugène Delacroix. Peintre français né le 26 avril 1798 à Charenton-Saint-Maurice et mort le 13 août 1863 à Paris.

Depuis sa création en 2017, la Fondation TGCC a toujours eu à cœur de soutenir des actions caritatives, se ralliant ainsi à diverses associations socialement engagées. Au fil des années, elle a apporté son soutien à plusieurs initiatives louables.

Cette année, la Fondation TGCC est fière d’apporter son soutien à la Fondation Ali Zaoua, fondée en 2009 par le réalisateur Nabil Ayouch et rejoint par l’artiste et écrivain Mahi Binebine. Cette fondation a vu le jour dans le but de rétablir le lien entre les habitants des quartiers défavorisés de nos métropoles, à l’instar de Sidi Moumen à Casablanca, et le reste de la population.

Cela nous amène à nous interroger sur la notion même de territoire. Le territoire, un terme familier à tous, émerge comme une entité reconnaissable au sein de notre existence. Il engendre un sentiment d’identification, mais quelle est sa véritable signification ? Est-il simplement une dénomination, une délimitation, ou bien un ensemble complexe de règles sociétales ?

Peut-être incarne-t-il une composition magique de paysages naturels, de formes géométriques et d’êtres vivants ?

Dans cette exposition, nous remettons en question la notion même de territoire. Le territoire en question est le Maroc, notre Maroc. Au coeur d’un carrefour culturel qui rassemble les identités autour d’un ensemble unique de valeurs, de couleurs et de signes, se trouve l’art et ses artistes. L’art, cette forme protéiforme et universelle, se déploie avec éclat.

À travers l’exposition intitulée – Mon Maroc « Je croyais rêver » E. Delacroix – les artistes contemporains Flo Arnold, Hélène Brugnes, Pascal François, Marco Guerra, Christophe Miralles et Nicola Salvatore se révèlent. Bien qu’ils soient marocains depuis des décennies, ils possèdent des nationalités étrangères, tout en étant profondément attachés à ce territoire, le Maroc. Cette exposition est une manière de montrer que les limites sont invisibles et que les possibilités sont multiples.

L’exposition collective transcende les frontières physiques et conceptuelles du territoire. Elle invite les spectateurs à remettre en question leurs perceptions habituelles et à explorer les multiples dimensions de l’identité et de l’appartenance. Les artistes contemporains présents dans cette exposition nous guident à travers un voyage artistique où les limites deviennent floues et les frontières s’effacent. Le Maroc, notre Maroc, se révèle comme un lieu de convergence culturelle, où les artistes apportent leur contribution unique à la riche palette artistique du pays. L’exposition nous pousse ainsi à réfléchir à la signification profonde du territoire et à reconnaître la beauté et la complexité qui résident dans la multiplicité des perspectives et des identités.

Meryem Bouzoubaa – Présidente de la Fondation TGCC

Au cours des siècles, le Maroc a été un carrefour de cultures, de religions et de civilisations. Des Berbères aux Phéniciens, des Romains aux Arabes, des Andalous aux Portugais, ce pays a été marqué par des échanges et des influences multiples, et a forgé une identité particulière, riche de diversité. Si notre pays s’enorgueillit de son empreinte sur l’oeuvre de peintres illustres, d’Eugène Delacroix à Henri Matisse, en passant par Majorelle et autres orientalistes, il ne fait guère de place aux artistes étrangers qui ont choisi d’y vivre aujourd’hui.

Pour avoir vécu et travaillé à Madrid, Paris ou New York, ma nationalité n’entrait jamais en ligne de compte dans mes rapports aux éditeurs, galeristes ou conservateurs de musée. Le travail seul comptait.

C’est donc pour cette raison que j’ai proposé à la Fondation TGCC cette exposition qui fera date, parce qu’elle répare une injustice. L’art étant l’expression de sensibilités humaines qui dépasse les contingences des frontières et des cultures, il est urgent d’ouvrir la scène artistique à ces plasticiens venus d’ailleurs qui ont choisi de faire de mon pays leur maison. Casablancaise depuis vingt ans, Flo Arnold présente ici une série de cartographies, carte imaginaire où les contrées s’assemblent, se mélangent et fusionnent pour faire vivre et prospérer un ensemble harmonieux, riche d’échanges et d’humanité. Un jeu de lumière surprenant dans des installations qui ne le sont pas moins.

Hélène Brugnes circule et capte des images sur des plages marocaines. Enfants, femmes, silhouettes évanescentes nous plongent dans une rêverie poétique.

Pascal François est un saltimbanque, il jongle entre réalité et rêverie. Il présente ici une série nommée « Abracadablanca » . Son répertoire graphique et musical nous fait entendre gronder les bruits de la ville endormie et le brouhaha de cette gigantesque cité face à l’océan.

Marco Guerra est photographe. Le graphisme qui s’échappe de ses photos aériennes où la vision du haut nous renvoie à notre condition humaine “le petit” dans l’immensité de ses propositions visuelles.

Christophe Miralles, de sa rencontre avec le Maroc, on peut noter des influences entre les deux rives de la Méditerranée qui ne cessent dès lors de se télescoper. La combinaison de formes simplifiées et de nuances subtiles de couleurs donne à ses peintures un aspect intemporel où l’humain est toujours présent.

Nicola Salvatore est sculpteur, il aime depuis “toujours” les chants de la baleine. Elle l’accompagne chaque jour, il crée son univers autour de cet animal entre sagesse ancestrale et spiritualité. Il scrute l’océan atlantique et comme un enfant, il imagine sa rencontre.

Flo Arnold Citoyenne du monde, elle nourrit de manière métaphorique ses sculptures de ses rencontres. « Ma vie est une histoire de terre et de rencontres. Mon enfance m’a influencé dans ma recherche artistique, toujours en mouvement, changeant de pays, de maison, de culture.”

Mahi Binebine – Commissaire de l’exposition

Gérard Flamme

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