Quelle édition ce Festival de Cannes 2025 ! On en tremble encore ! Imaginez un peu : le tapis rouge, les stars scintillantes, et puis, soudain, la consécration, la Palme d’or qui s’envole et se pose délicatement, mais avec une force incroyable, sur le film le plus bouleversant, le plus nécessaire de l’année : « Un simple accident » de Jafar Panahi!
Oui, vous avez bien entendu, Jafar Panahi, l’immense, le courageux, l’indomptable ! Celui qui, malgré les menaces, malgré la censure, continue de nous offrir des œuvres d’une puissance émotionnelle et politique rare. Et cette année, il frappe un grand coup, un coup de maître, avec ce film qui nous prend aux tripes, qui nous interroge, qui nous hante longtemps après le générique de fin.

L’appel vibrant de Jafar Panahi, lauréat de la Palme d’or pour son film « Un simple accident », a résonné avec une puissance inouïe lors de la cérémonie de clôture du 78e Festival de Cannes, le 24 mai. Ses mots, empreints d’une passion indomptable, sont un cri du cœur pour la liberté, un appel à rejeter l’oppression sous toutes ses formes. « Je me permets de demander à tous les Iraniens, en Iran et dans le monde : mettons tous les problèmes de côté. La question la plus importante, c’est la liberté de notre pays. Et que personne n’ose nous dire ce qu’il faut porter comme vêtements, ce qu’il faut dire, ce qu’il faut faire. De la même façon, le cinéma est une société et personne n’a le droit de nous dire ce qu’il faut dire et ce qu’il faut faire. » Ces paroles, simples mais profondément senties, sont un manifeste pour la liberté d’expression, la liberté de création, et la liberté tout court.
Jafar Panahi, ce géant du cinéma iranien est un symbole de résistance, un artiste courageux qui, malgré les persécutions, les emprisonnements répétés, l’interdiction de tourner pendant vingt ans et l’interdiction de quitter le territoire depuis quatorze ans, continue de créer, de dénoncer, de témoigner. Disciple et héritier spirituel du grand Abbas Kiarostami, il a bâti une œuvre exceptionnelle, en grande partie clandestine, un témoignage poignant et nécessaire sur la réalité de l’Iran contemporain.
« Un simple accident »… Le titre lui-même est une ironie mordante. Car rien n’est simple, rien n’est accidentel dans cette histoire poignante de prisonniers « politiques » en Iran. Panahi nous plonge au cœur du martyre, au plus profond des geôles, à travers le voyage improbable d’une camionnette où se croisent victimes et bourreau. Un ouvrier, Vahid, reconnaît son tortionnaire, celui qui lui a volé son humanité, à un détail infime, le grincement d’une prothèse. Comment réagir face à celui qui vous a fait souffrir l’innommable ? Comment pardonner ? Comment ne pas céder à la vengeance ?

« Un simple accident », est un coup de poing cinématographique. Il met en scène la confrontation explosive entre d’anciens détenus politiques et leur bourreau, un face-à-face qui soulève des questions morales complexes et inconfortables. Le film explore le dilemme de la vengeance, la difficulté du pardon, et la complexité de la nature humaine. Mais au-delà de cette intrigue captivante, « Un simple accident » est une critique virulente de la répression qui s’est intensifiée en Iran depuis l’avènement du régime actuel. Panahi, avec une audace admirable, dénonce l’arbitraire, l’injustice, et la privation des libertés fondamentales.
L’œuvre de Jafar Panahi est un acte de résistance, une affirmation de la dignité humaine face à l’oppression. Ses films, souvent tournés dans la clandestinité, avec des moyens dérisoires, sont d’une force et d’une beauté saisissantes. Ils nous rappellent que l’art peut être une arme puissante contre la tyrannie, et que la liberté d’expression est un droit fondamental que nous devons chérir et défendre. Panahi nous montre, avec son courage et son talent, que même dans les circonstances les plus difficiles, l’espoir et la créativité peuvent survivre. Il est un exemple pour tous les artistes et pour tous les citoyens du monde qui croient en la liberté et en la justice. Son appel, lancé depuis la tribune de Cannes, est un cri d’alarme, un appel à la solidarité, un appel à ne pas oublier ceux qui luttent pour la liberté en Iran et partout ailleurs. Saluons Jafar Panahi, artiste engagé, cinéaste exceptionnel, et homme libre.
Panahi ne nous donne pas de réponses faciles. Il nous confronte à la complexité de la condition humaine, à la fragilité de nos certitudes. Il le fait avec une maestria cinématographique époustouflante, un mélange subtil de tragédie, de comédie et de poésie. On rit jaune, on pleure à chaudes larmes, on est saisi d’indignation. On est vivant ! Et c’est ça, le génie de Panahi : nous rappeler, avec une urgence brûlante, que l’art est un acte de résistance, que la liberté est un combat de tous les instants.

Et quelle ironie du sort, quelle tension dramatique ! Au moment où j’écris ces lignes, le 25 mai 2025 à 20h25, Jafar Panahi est en route pour l’Iran, bravant le danger, défiant le régime. Son retour pourrait le mener tout droit en prison. L’idée est terrifiante. Mais en même temps, elle donne une dimension encore plus héroïque à sa Palme d’or. C’est un message d’espoir, un cri de ralliement pour tous ceux qui luttent pour la justice et la liberté dans le monde entier.
Car le film de Panahi ne se limite pas à la situation iranienne. Il nous parle de la guerre en Ukraine, du massacre au Soudan, du génocide en Palestine, de toutes les violences qui ensanglantent notre planète. Il nous dit, avec une force tranquille mais déterminée : « Ne vous taisez jamais ! »
Alors oui, mes amis, applaudissons cette Palme d’or ! Célébrons le courage de Jafar Panahi ! Et préparons-nous à découvrir « Un simple accident » en salles le 10 septembre prochain en France. Ce film est une claque, un uppercut, une œuvre d’art qui nous grandit. C’est un film qui nous rappelle que l’humanité, malgré tout, peut encore triompher. Et ça, ça vaut bien tous les tapis rouges du monde !
La fiche
Genre : Drame
Réalisation : Jafar Panahi
Titre original « Yek Tasadef Sadeh »
Avec : Vahid Mobasheri, Maria Afshari, Ebrahim Azizi
Pays : France, Luxembourg, Iran
Durée : 1h41
Sortie : 10 septembre 2025
Distributeur : Memento
Synopsis : Après un simple accident, les événements s’enchaînent…
Gérard Flamme