Cette année encore, Marrakech, surnommée la ville ocre, résonne au rythme des énergies créatives qui émanent d’Afrique grâce à la 1-54 Art Fair. Établie il y a plus de dix ans à Londres par l’entrepreneuse d’origine marocaine Touria El Glaoui, cette foire se consacre exclusivement à l’art contemporain africain.
Son expansion à Marrakech, débutée en 2018, a rapidement fait de cet événement un rendez-vous incontournable pour les amateurs et les professionnels du milieu artistique. La 1-54 Art Fair représente une opportunité rêvée pour envisager un week-end prolongé dans cette capitale du sud, qui s’illustre non seulement par son patrimoine culturel riche, mais aussi par sa vitalité artistique indéniable.
Le concept de la 1-54 Marrakech ne se limite pas à l’exposition principale à La Mamounia, prestigieux hôtel qui incarne l’élégance marocaine. En effet, cette foire se démarque par ses espaces partenaires qui composent le “off”, un volet alternatif mais tout aussi palpitant, où les galeries et les artistes peuvent aussi faire rayonner leur talent. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir une multitude d’initiatives artistiques, tout en plongeant dans l’héritage culturel de la région.


La Mamounia : Une scène de l’Art Africain
La Mamounia, hôtel de luxe reconnue sur la scène internationale, se transforme pour l’occasion en une vitrine de l’art africain. En 2025, la foire accueillera 22 galeries spécialisées dans ce domaine, provenant de lieux emblématiques tels que Dakar, Tunis, Paris, Londres, Bruxelles et du Maroc. Ce format “boutique” favorise une immersion profonde dans l’art, permettant aux visiteurs d’apprécier les œuvres sans le risque de saturation que l’on rencontre souvent lors de grandes manifestations artistiques dans les métropoles.
Dès l’entrée, le patio de La Mamounia nous immerge immédiatement dans l’univers artistique avec l’installation captivante de Youness Khourassani, l’un des six “special projects” de la foire. Cette œuvre, conçue avec une grande technicité, interroge les dynamiques contrastées entre couleurs chaudes et froides, créant un mouvement perpétuel qui symbolise la dualité inhérente à toute création artistique. Ayant pour objectif de matérialiser les allers-retours constants entre le tangible et l’intangible, Khourassani réussit à éveiller chez chaque spectateur une réflexion sur la nature même de l’art.
La foire se conclut également par des expériences sensorielles inédites, comme en témoigne la collaboration originale entre la maison Infiniment Coty et le photographe ghanéen Nana Yaw Oduro. En créant une œuvre parfumée, Oduro parvient à ouvrir un dialogue inédit entre la perception visuelle et d’autres sens, faisant ainsi écho à l’idée que l’art ne se limite pas à la seule contemplation visuelle mais engage également une expérience multisensorielle.
L’économie de l’Art Africain : Émergence de nouveaux talents
Dans les allées bien agencées de la foire, les galeries marocaines profitent de cette plateforme pour présenter des œuvres inaccessibles par ailleurs. Les dernières créations d’Amina Agueznay, par exemple, éblouissent les curieux au stand de la Loft Art Gallery, qui consacre également un solo show à l’artiste dans sa galerie de Marrakech. C’est ici qu’apparaît une tendance marquée vers l’art textile et l’artisanat, désormais considérés comme des mouvements importants au sein de l’art contemporain, idéaux pour représenter la vibrante créativité africaine.

Un autre exemple significatif est celui de la Kalhat Foundation, basée en Inde, qui illustre brillamment cette synergie entre tradition et innovation. L’artiste marocaine Amina Benbouchta y met en avant des broderies réalisées en collaboration avec vingt artisans locaux, envoyant un message fort : chaque point brodé représente un acte revendicatif, une façon de valoriser les voix souvent oubliées au sein de la société.
Une dynamique similaire se retrouve à la galerie Atelier 21, qui interroge les enjeux sociopolitiques du continent. À travers ses œuvres, M’barek Bouhchichi souligne et redéfinit la relation de la société marocaine avec son africanité en intégrant la représentation du corps noir dans son art. Pendant ce temps, d’autres artistes comme Margaux Derhy et Malick Welli rappellent des traumatismes historiques tout en célébrant des héritages culturels et familiaux.
L’arrivée de nouvelles galeries, comme la Ross-Sutton Gallery de New York, témoigne de l’intérêt croissant porté sur l’art africain à l’international. La jeune fondatrice pousse un cri de ralliement : collectionner de manière responsable, c’est s’engager à soutenir les artistes tout en évitant la spéculation déraisonnable. Cette approche novatrice s’inscrit dans une vision plus éthique du marché de l’art contemporain, un aspect essentiel dans le contexte actuel.
A la médina : la jeune création à l’honneur
La scène artistique contemporaine à Marrakech connaît une effervescence sans précédent, marquée par la mise en lumière des talents émergents. Pour la deuxième année consécutive, la foire d’art 1-54 Marrakech, qui célèbre la richesse et la diversité de l’art africain, s’est installée dans l’espace DADA (du nom du célèbre mouvement artistique), un lieu hybride situé à proximité de la célèbre place Jamaâ el Fna. Ce choix d’emplacement n’est pas anodin ; il incarne la volonté d’ancrer la jeune création dans un contexte culturel vivant et animé, tout en offrant une plateforme de visibilité aux artistes contemporains.

L’espace DADA, véritable laboratoire d’idées, se transforme pour l’occasion en une mini-foire regroupant huit stands dédiés à la présentation de jeunes galeries et de projets spéciaux. L’atmosphère qui s’en dégage allie modernité et tradition, un reflet de la démarche artistique contemporaine que l’on observe sur le continent africain. Dans ce cadre, les visiteurs ont l’opportunité de découvrir des œuvres qui transcendent les catégories établies, grâce à un mélange savoureux de créativité et d’innovation.
Pour se rendre à cet espace, le trajet en tuk-tuk « Zoubida On Tour », décoré par la créatrice Sophia Kacimi, s’impose comme une expérience à part entière, témoignant de cette tendance à détourner et réinterpréter les traditions marocaines. Kacimi, figure emblématique du design contemporain, contribue ainsi à la dynamique de réinvention qui caractérise la médina de Marrakech. Le tuk-tuk devient donc le symbole d’un voyage vers la modernité tout en préservant l’essence culturelle marocaine.
Parmi les projets exposés, le collectif Think Tanger représente une initiative collaborative innovante, apportant avec lui le Tanger Print Club. Ce concept engage des artistes confirmés ainsi que des talents émergents à créer des lithographies, rendant ainsi l’art accessible à un public plus large. Les œuvres de figures reconnues comme Yto Barrada ou Younès Rahmoun sont ainsi mises en vente à des prix abordables, défiant ainsi l’idée selon laquelle l’art contemporain se cantonne à élitisme.
En parallèle, la galerie nomade Hunna Art, fondée par Océane Sailly, met en lumière Amina Yahia. Les toiles de cette artiste égyptienne racontent une histoire poignante de quête de liberté et d’identité féminine dans un contexte socioculturel complexe. Ce témoignage artistique est d’autant plus précieux qu’il résonne avec les luttes contemporaines pour l’émancipation des femmes dans le monde arabe.

Le stand de The African Art Hub, venu de Londres, illustre également la richesse de la création actuelle. Présentant les œuvres de l’artiste nigérian Ayogu Kingsley, ce lieu dévoile des tentures aux couleurs flamboyantes et aux motifs complexes. Ces créations, entre abstraction et narration, révèlent des aspects intimes de la vie de l’artiste et invitent à la réflexion sur l’identité et l’appartenance, des thèmes omniprésents dans l’art contemporain africain.
Au-delà des stands dédiés à la foire, 1-54 Marrakech s’accompagne d’événements partenaires qui enrichissent l’expérience des visiteurs. L’exposition de la photographe marocaine Lalla Essaydi au Musée des Confluences Dar El Bacha en est un exemple pertinent. Lalla Essaydi, à travers son œuvre photographique, interroge les représentations féminines et les stéréotypes culturels, ajoutant une dimension critique à la scène artistique.
L’exposition collective curatée par Achraf Remok à Dar Izza propose également une immersion dans l’art contemporain, intégrant des œuvres dans chaque recoin de cet hôtel, conçu par un passionné d’art. Cette approche immersive souligne l’importance de l’art dans l’architecture et la vie quotidienne, tout en rendant hommage à une esthétique moderne et poétique.
Enfin, la galerie parisienne Maison Sœur fait une incursion au Foundounk Gargaa, mettant en avant le travail de trois artistes femmes, originaires ou adoptées par Marrakech : Soumiya Jalal, Anastasia Komakova, et le duo « Brodeuse Voyageuse ». Cet espace illustre la valorisation du travail féminin, souvent sous-représenté dans le monde de l’art, tout en témoignant de la richesse des influences culturelles et artistiques qui nourrissent cette ville vibrante.


En somme, 1-54 Marrakech, dans son édition de cette année, offre un aperçu fascinant de la créativité contemporaine en Afrique, tout en mettant à l’honneur les jeunes artistes qui, par leur talent et leur vision, redéfinissent les contours de l’art et contribuent à l’éveil des consciences. Ce mélange de tradition et de modernité, d’engagement et de liberté d’expression, témoigne de la vitalité d’une scène artistique en constante évolution, déterminée à tracer de nouvelles voies à l’échelle locale et internationale.
Gueliz : Les galeries sont reines
Au cœur de Marrakech, le quartier de Gueliz se distingue comme un pôle dynamique de l’art contemporain, où les galeries érigent des espaces d’expression et de dialogue artistique. Historiquement, Gueliz a su marier traditions marocaines et tendances contemporaines, ce qui en fait un lieu privilégié pour les amateurs d’art. Chaque année, cet élan créatif se manifeste par une intensification des expositions, des événements culturels, et l’afflux de galeries, souvent en provenance de Casablanca, qui viennent enrichir le paysage artistique local.
L’événement phare de cette effervescence est sans conteste “la nuit des galeries”, organisée le 30 janvier de chaque année. Cet événement, gratuit et ouvert à tous, propose une déambulation dans les espaces artistiques les plus réputés de Gueliz, permettant ainsi à un large public de découvrir des talents émergents comme des artistes établis. Les galeries ouvrent leurs portes et offrent aux visiteurs une occasion unique d’interagir avec les œuvres, mais également avec les artistes, favorisant ainsi des échanges enrichissants autour de l’art et de ses pratiques.


Parmi les galeries incontournables du quartier, la galerie Comptoir des Mines se distingue par son ambiance muséale et son architecture Art déco. Abritant une programmation riche et variée, ce lieu met en lumière des figures emblématiques de l’histoire de l’art. Une telle figure est Mohammed Kacimi, un peintre dont le travail explore de manière poignante ses racines africaines. Son œuvre, tout en contemplant le passé, s’inscrit dans un dialogue avec le présent, mettant en avant les enjeux culturels et identitaires actuels. À ses côtés, les œuvres de contemporains tels que Mohamed Arejdal et Simohammed Fettaka viennent enrichir cette scène artistique marocaine en pleine effervescence, leur créativité apportant une nouvelle dimension à l’interprétation de l’environnement culturel.
Non loin de là, la Galerie Siniya 28 présente le travail de Rita Alaoui, artiste plasticienne dont l’attachement à la nature transparaît dans chacune de ses toiles. Ses paysages imaginaires, fruits de l’inspiration tirée de ses jardins secrets, invitent à une exploration introspective, mêlant le réel et l’imaginaire. Ses œuvres semblent capturer l’essence même de la nature marocaine, tout en rejoignant une quête universelle d’harmonie entre l’homme et son environnement. Cette approche contemplative s’inscrit parfaitement dans la tendance actuelle de l’art contemporain qui cherche à établir des dialogues narratifs au sein des œuvres.
Parmi les autres pépites artistiques cachées du quartier, la fresque de Yassine Balbzioui, située au sein du restaurant Pétanque Social Club, fait office de véritable secret bien gardé. Cette fresque, avec son esthétique vibrante, attire les regards des visiteurs et contribue à l’animation culturelle de l’espace public. En investissant des lieux de vie quotidiens, les artistes offrent une visibilité accrue à l’art tout en accentuant l’importance des interactions sociales.

Pour ceux qui nourrissent une passion pour les fresques historiques, l’exposition « From Morocco with love » au Palace Es Saadi se profile comme une expérience incontournable. À travers une préfiguration exclusive de ses futures expositions, cette rencontre met en lumière la collection prestigieuse réunie par Élisabeth Bauchet-Bouhlal, une connaissance pointue des grands artistes marocains. Cette collection constitue un récit vivant du patrimoine artistique du Maroc, à la fois célébré et innovant.
Un autre jalon important de l’offre artistique à Marrakech est le Musée Yves Saint Laurent, qui, à travers une exposition exceptionnelle, propose un regard de collectionneur sur les créations du célèbre couturier. Le point de vue du collectionneur Hamish Bowles, historien de la mode et ancien bras droit d’Anna Wintour, offre une perspective singulière sur l’héritage de Saint Laurent, dévoilant les pièces les plus emblématiques issues de sa collection personnelle. Cette initiative, en plus de rendre hommage à l’élégance intemporelle du designer, permet d’établir des connexions entre mode et art, renforçant la position de Marrakech comme un carrefour culturel majeur.
Enfin, pour élargir le spectre artistique et explorer les nouvelles technologies, l’Institut français de Marrakech se fait un point de rencontre pour les amateurs d’art numérique avec une exposition entièrement constituée de NFT. Extrêmement contemporaine, cette exposition, provenant de la Biennale de Dakar et orchestrée par SOMETHING Art Space d’Abidjan, transporte le visiteur dans une dimension futuriste de l’art, redéfinissant les notions traditionnelles de création, d’originalité et de propriété. Cette initiative souligne l’ouverture du quartier à des pratiques novatrices, faisant écho à une volonté d’intégration du numérique dans le paysage artistique africain.
Gueliz s’affirme comme un véritable vivier créatif, où chaque galerie raconte une histoire, et chaque exposition est une invitation à la réflexion et à l’émotion. Dans cet espace en pleine effervescence, les galeries deviennent de véritables plateformes de dialogue interculturel, d’innovation et d’épanouissement artistique.

En dehors de Marrakech: Un voyage au cœur de la création contemporaine africaine
La foire 1-54 Marrakech, véritable point de rencontre pour les amateurs et les professionnels de l’art, s’inscrit dans un cadre plus vaste qui dépasse les frontières de la ville. Cette édition 2025 se révèle être un événement d’une richesse incommensurable, en mettant en lumière non seulement les œuvres des artistes présents lors de la foire, mais également les initiatives culturelles qui s’épanouissent dans les environs immédiats de Marrakech. Ce territoire, réputé pour sa beauté naturelle, devient alors un espace d’accueil pour la création artistique, invitant les visiteurs à redécouvrir l’art africain sous divers angles et à apprécier la diversité des voix qui l’animent.
Le Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden (MACAAL), récemment rouvert, occupe une place centrale dans cette dynamique. L’établissement, situé à Al Maaden, propose aux visiteurs une expérience immersive, loin des clichés habituels liés à l’art africain. En présentant sa collection sous sept angles – décoloniser, cohabiter, transcrire, initier, promettre, converger et tisser – le MACAAL engage un dialogue intellectuel sur l’art et son rôle dans la société contemporaine. Chacun de ces angles représente une approche différente qui permet de recontextualiser les œuvres, d’explorer les héritages culturels et historiques, et de favoriser une compréhension plus profonde des enjeux sociopolitiques qui traversent le continent africain. À travers ce prisme, l’art se transforme en un outil d’empuissancement et de réflexion, incitant à des discussions essentielles sur l’identité, la mémoire et l’avenir de l’Afrique.
À quelques pas de cette institution emblématique se trouve l’exposition monumentale de 1000 m² organisée par la Galerie 208, qui se déroule dans le cadre somptueux du Mandarin Oriental. Cette exposition, dédiée à l’artiste marocain Mahi Binebine, représente une expérience sensorielle unique, dans la mesure où elle permet aux visiteurs de se déplacer à travers divers espaces du resort de luxe, tout en découvrant les créations audacieuses de cet artiste prolifique. En intégrant l’art à un contexte de convivialité et de détente, l’exposition illustre la manière dont l’art peut également investir des sphères inattendues de notre quotidien, et ainsi toucher un public plus large. Les œuvres de Binebine, empreintes d’ancrage culturel et d’une réflexion sur l’histoire contemporaine marocaine, constituent une véritable invitation à une introspection sur ce qu’est l’Homme.
Les amateurs d’art souhaitant approfondir leur initiative peuvent se rendre à la Fondation Montresso, située sur la route de Fès. Ce lieu, véritable havre de paix niché au cœur d’une oliveraie, se consacre à la promotion de la créativité africaine en accueillant des artistes en résidence tout au long de l’année. En cette occasion, la Fondation s’intéresse à la scène artistique togolaise, souvent méconnue, en mettant en avant des artistes tels que Sokey Edorh et Hélène Amouzou. Edorh, pionnier de l’art contemporain au Togo, offre un regard percutant sur la réalité sociale et politique de son pays à travers ses œuvres engagées. De son côté, Hélène Amouzou, avec ses photographies captivantes, réinterprète des récits de vie et d’identité, amenant le spectateur à réfléchir sur des thématiques complexes telles que la féminité, la migration et l’appartenance.
En somme, l’édition 2025 de la foire 1-54 Marrakech se pose comme un véritable tremplin pour promouvoir l’art africain aux multiples facettes. Elle invite chacun à s’immerger dans un environnement qui célèbre la créativité et la diversité culturelle, tout en offrant un regard critique et engagé sur les récits qui façonnent le présent et l’avenir du continent. En s’extrayant des limites géographiques et culturelles, cette édition témoigne d’un élan collectif vers la reconnaissance des voix africaines, des espaces de création qui se révèlent être essentiels dans l’évolution du paysage artistique mondial.
Pour le visiteur, ce festival est non seulement une foire d’art de dimension internationale mais aussi une invitation à une réflexion sur la diversité, la richesse et le potentiel créatif de l’Afrique d’aujourd’hui. Marrakech, au cœur de cette effervescence, s’affirme comme un véritable phare du monde artistique contemporain. Dans cette belle ville, l’art se vit, se respire et se partage, et la 1-54 Art Fair devient le catalyseur d’une dynamique artistique à fort potentiel, qui ne fera que croître dans les années à venir.
Informations pratiques: https://www.1-54.com/marrakech/
*Nos photographies n’illustrent pas les parties du reportage. nous vous invitons à chercher sur la « toile » les œuvres de chaque artiste, les travaux de chaque galerie. Nous remercions les galeristes et les artistes pour le temps passé à nous expliquer leur travail.
Nous vous invitons également à lire les articles illustrant quelques artistes
Gérard Flamme