Le Festival des Nomades de M’Hamid El Ghizlane, événement phare célébrant la richesse et la diversité de la culture nomade, s’apprête à ouvrir ses portes pour une 20ème édition particulièrement prometteuse.
Prévu du 10 au 13 avril, ce rassemblement unique en son genre transforme le désert marocain en un carrefour vibrant, où artistes, artisans, penseurs et visiteurs du monde entier convergent pour honorer l’héritage saharien. Au-delà d’une simple festivité, le festival constitue une plateforme essentielle pour la préservation, la promotion et la compréhension de ce patrimoine immatériel, trop souvent méconnu et menacé par la modernité.
Le Festival des Nomades de M’Hamid El Ghizlane : Un hommage vibrant à l’héritage saharien
Cette année, l’événement prend une dimension particulière avec le thème évocateur : « Une cité sans muraille au cœur du désert ». Ce titre suggère non seulement l’ouverture, la liberté et l’hospitalité intrinsèquement liées au mode de vie nomade, mais aussi l’absence de frontières culturelles et artistiques qui caractérise l’esprit du festival. Pendant quatre jours, M’Hamid El Ghizlane devient un espace de dialogue interculturel, un lieu d’échange et de partage où les traditions ancestrales se rencontrent et s’enrichissent des influences contemporaines.
La programmation du festival se distingue par sa richesse et sa diversité, offrant une immersion complète dans la culture saharienne. Les festivaliers auront l’opportunité d’explorer les multiples facettes de cet héritage à travers une série d’activités captivantes. Des expositions culturelles dévoileront la beauté austère du Sahara, mettant en lumière la diversité et la finesse de l’artisanat traditionnel. Des démonstrations de techniques ancestrales, transmises de génération en génération, permettront de comprendre la complexité et l’ingéniosité de ces savoir-faire uniques. La cuisine locale, véritable reflet de l’environnement saharien, offrira un voyage gustatif authentique, révélant les saveurs subtiles et les ingrédients spécifiques de cette région. Les sports ancestraux, tels que les courses de dromadaires et les jeux traditionnels, témoigneront de l’agilité et de l’endurance des populations nomades. Enfin, les danses sahariennes, empreintes de spiritualité et de rythme, captiveront les spectateurs par leur expressivité et leur force.
La musique occupe une place centrale dans le Festival des Nomades, agissant comme un puissant vecteur d’émotion et de transmission culturelle. La programmation musicale de cette année est particulièrement éclectique, promettant un mélange harmonieux de tradition et de modernité. Des artistes locaux et internationaux de renom se succéderont sur scène, offrant des performances mémorables. La présence du groupe mythique Nass El Ghiwane, véritable pilier de la musique marocaine, promet de galvaniser le public avec ses chants engagés et ses mélodies envoûtantes. La participation de Said Tichiti, enfant du pays installé à Budapest, témoigne de la capacité de la culture nomade à s’exporter et à s’enrichir d’influences extérieures. Les groupes Kader Tarhanine (Algérie) et Imarhan Timbuktu (Mali) apporteront une touche africaine, rappelant les liens profonds qui unissent les différentes communautés nomades du Sahara.
Au-delà de ces têtes d’affiche, le festival mettra également en avant des artistes moins connus, mais tout aussi talentueux. Les chants sahraouis de Mohamed Ali Ailla, porteurs d’histoires et de traditions ancestrales, résonneront dans le désert. La musique amazighe de Tarwa Nayur, expression de l’identité berbère, apportera une touche de diversité et de richesse culturelle. Les chants kurdes traditionnels du groupe Mirkut, témoignage de l’universalité de la musique, rappelleront que les cultures nomades partagent des valeurs communes, au-delà des frontières géographiques et linguistiques.
L’organisation de la 20ème édition du Festival des Nomades est un événement majeur qui souligne l’importance de préserver et de valoriser le patrimoine culturel nomade. Le festival contribue activement à la revitalisation de l’artisanat local, à la promotion du tourisme responsable et au développement économique de la région de M’Hamid El Ghizlane. Il offre également une opportunité unique aux populations nomades de partager leur culture avec le monde, de renforcer leur identité et de tisser des liens avec d’autres communautés.
Le Festival des Nomades de M’Hamid El Ghizlane est bien sûr un véritable événement festif. Il s’agit surtout d’une célébration vibrante de l’héritage saharien, un espace de dialogue interculturel et une plateforme essentielle pour la préservation et la promotion de la culture nomade. La 20ème édition, avec son thème évocateur et sa programmation riche et diversifiée, promet d’être un moment inoubliable, marquant deux décennies d’engagement en faveur de ce patrimoine précieux. Elle invite à la découverte, à la compréhension et au respect des traditions nomades, tout en soulignant l’importance de les préserver pour les générations futures. Le festival est un appel à l’ouverture, à la tolérance et à la reconnaissance de la richesse et de la diversité des cultures humaines, un véritable hymne à la beauté et à la résilience du peuple nomade.
Informations pratiques: https://www.nomadsfestival.org/
M’Hamid : Porte du Sahara, gardienne d’un passé caravanière
M’Hamid, surnommée « la cité des gazelles », marque la limite sud-est du Maroc actuel, un ultime rempart de verdure avant l’immensité aride de la Hamada. Ce lieu stratégique, autrefois prospère centre caravanier, offre aujourd’hui un point de départ privilégié pour l’exploration du Sahara. Les promeneurs y trouveront des plateaux désertiques à découvrir, ainsi que la route des mille kasbah, témoignant de la richesse culturelle et architecturale de la région.
L’histoire de M’Hamid remonte à des époques lointaines où le Sahara n’était pas encore un désert, attestant d’une occupation humaine millénaire. La ville elle-même conserve des vestiges de son passé glorieux, notamment les ruines d’un ksar datant du XIVe siècle. Cette forteresse, autrefois gardienne des caravanes en route vers Tombouctou, rappelle l’importance de M’Hamid dans le commerce transsaharien.
Au-delà de son intérêt historique et de son emplacement géographique unique, M’Hamid séduit par la beauté brute de ses paysages et la chaleur de l’accueil réservé aux visiteurs. La transition abrupte entre route goudronnée et sable bordé de palmiers symbolise le passage vers un monde à part, où les traditions ancestrales et la nature imposante façonnent une expérience inoubliable.
Gérard Flamme
