Menu & Search
Le festival « On marche » anime Marrakech

Le festival « On marche » anime Marrakech

Le Festival International de Danse Contemporaine « On Marche » a illuminé Marrakech du 4 au 12 avril pour sa 18ème édition. Cela s’est révélé comme toujours un événement d’une importance culturelle considérable.


Cette édition s’est positionné comme un catalyseur d’espoir, un tremplin pour la jeunesse, un vecteur d’accessibilité pour le public et une vibrante plateforme d’expression pour la scène artistique africaine. En investissant la ville de Marrakech avec une programmation riche et diversifiée, le festival a tenu la promesse d’être une expérience immersive et transformative, à la fois pour les artistes et le public.

L’engagement du festival envers la diversité culturelle a été palpable. La participation d’artistes et de compagnies originaires de Belgique, de France, de Tunisie, du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, d’Espagne et du Liban a témoigné de la volonté des organisateurs du festival de créer un dialogue interculturel fécond. Cette ouverture sur le monde est cruciale pour enrichir la scène artistique marocaine et exposer le public à des perspectives chorégraphiques variées et innovantes. En particulier, l’accent mis sur le continent africain est fort louable. Des spectacles tels que «Black» d’Oulouy, «Trois fois seul» de Salia Sanou, et «Danser la Boza» de Taoufiq Izeddiou et Khalid Mouna, ont témoigné d’un désir de mettre en lumière la richesse et la complexité de la création artistique africaine contemporaine. Cette démarche a résonné avec la conviction de Taoufiq Izeddiou que « nourrir la danse ici, c’est aussi l’ouvrir aux regards et aux influences d’ailleurs ».

Le festival international de danse contemporaine « On Marche » : Un carrefour africain d’espoir et de jeunesse

Le soutien institutionnel dont bénéficie « On Marche » est un indicateur clair de sa reconnaissance et de son impact grandissant. Au-delà de ses partenaires historiques, l’arrivée du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication en tant que partenaire stratégique pour une durée de trois ans, marque un tournant décisif. Cette collaboration promet d’ouvrir de nouvelles perspectives pour le développement de la danse contemporaine au Maroc et renforce la mission du festival de transmission auprès de la jeunesse. De même, le partenariat avec la Fédération Wallonie-Bruxelles permettra à trois artistes belges de présenter leurs œuvres au Maroc, consolidant ainsi les liens culturels entre les deux régions et offrant une visibilité accrue aux artistes émergents. Ce soutien institutionnel, combiné à la fidélité des partenaires historiques, assure une base solide pour la pérennité et l’expansion du festival.

L’un des aspects les plus remarquables de « On Marche » est son engagement profond envers la jeunesse et l’éducation. L’initiative « Nafass – On Marche », la première école dédiée aux arts chorégraphiques au Maroc, témoigne d’une vision à long terme pour le développement du secteur. Le Prix Taklif, quant à lui, incarne une volonté de soutenir une génération émergente de chorégraphes en leur offrant des résidences artistiques au Maroc et à l’étranger. En offrant aux jeunes artistes un tremplin pour développer leurs premières créations, le festival contribue à renouveler la scène artistique marocaine et à encourager l’émergence de nouvelles voix. La présentation des spectacles des lauréats des éditions précédentes lors de cette 18ème édition offre une visibilité précieuse à ces jeunes talents et contribue à consolider leur carrière.

En outre, le festival se distingue par sa volonté de rendre la danse accessible à un public plus large. La proposition de nombreux spectacles gratuits est essentielle pour démocratiser l’accès à la culture et pour attirer un public diversifié. La création d’un programme de formation de trois ans à la Fondation Dar Bellarj, destiné à des adolescents, démontre une volonté de sensibiliser la jeunesse à la danse dès le plus jeune âge et de susciter des vocations. Enfin, le projet participatif qui réunira 70 danseurs et non-danseurs sur la place Jemaâ el-Fna, sous la direction du chorégraphe français Olivier Dubois, représente une initiative audacieuse et inclusive qui vise à impliquer le public dans la création artistique et à transformer l’espace public en un lieu d’expression collective. Cette initiative s’inscrit dans une démarche de décloisonnement de la danse et de rapprochement entre les artistes et le public.

Un festival de danse enraciné en Afrique

Le festival de danse célèbre un ancrage profond dans le continent africain. L’événement se positionne comme un véritable moteur de développement pour la danse contemporaine africaine, tant par la programmation qu’il propose que par les initiatives de soutien et de formation qu’il met en œuvre. L’ouverture sur l’Afrique ne se limite pas à une thématique, mais devient une philosophie, un engagement envers l’émergence d’artistes et de voix singulières, tout en favorisant un dialogue fécond entre les cultures.

La programmation du festival a été une ode à la diversité et à la richesse de la création africaine et de sa diaspora. Des spectacles tels que « Black » d’Oulouy, fruit d’une collaboration entre l’Espagne et la Côte d’Ivoire, « Trois fois seul » de Salia Sanou, originaire du Burkina Faso, et « Danser la Boza », une œuvre hybride de Taoufiq Izeddiou et Khalid Mouna mêlant danse et documentaire, ont témoigné de cette volonté d’offrir une perspective plurielle sur les enjeux et les réalités africaines contemporaines. La citation de Taoufiq Izeddiou, « Nourrir la danse ici, c’est aussi l’ouvrir aux regards et aux influences d’ailleurs », résume parfaitement cette approche : la danse africaine ne doit pas s’enfermer dans un repli identitaire, mais au contraire s’enrichir des échanges et des collaborations internationales. Le festival se positionne chaque année comme un carrefour où les inspirations se croisent et se nourrissent mutuellement, créant ainsi un espace fertile pour l’innovation et l’expérimentation chorégraphique.

Au-delà de la programmation, le festival s’engage activement dans l’accompagnement des jeunes artistes africains, reconnaissant leur potentiel et leur rôle crucial dans le futur de la danse contemporaine sur le continent. L’initiative « Nafass – On Marche », première école dédiée aux arts chorégraphiques au Maroc, est un exemple concret de cet engagement. Cette école représente un investissement à long terme dans la formation et l’émergence d’une nouvelle génération de danseurs et chorégraphes africains. De même, le Prix Taklif, lancé il y a trois ans, est une initiative louable qui vise à soutenir les jeunes chorégraphes en leur offrant des résidences artistiques au Maroc et à l’étranger, ainsi qu’un accompagnement professionnel pour le développement de leurs premières créations. Le festival comprend que le simple fait d’offrir des opportunités de performance ne suffit pas ; il est essentiel de fournir aux jeunes artistes les ressources et le soutien nécessaires pour développer leur talent et construire une carrière durable. Le directeur du festival souligne avec justesse l’importance de ce prix, affirmant qu’il « donne un élan nécessaire aux jeunes artistes » et les encourage « à s’affirmer, à faire entendre leurs corps, leurs voix, leurs imaginaires ». La présentation des spectacles des lauréats des éditions précédentes témoigne de l’impact concret de cette initiative.

L’accessibilité et la participation du public sont également au cœur de la mission du festival. La création d’un programme de formation de trois ans à la Fondation Dar Bellarj, destiné à des adolescents, illustre cette volonté d’élargir l’accès à la danse et de susciter l’intérêt des jeunes générations. Le projet, dirigé par le danseur et chorégraphe de renommée internationale Bernardo Montet, a déjà abouti à la création collective « Melach, le sel des étoiles. Opus 1 », et a été présentée lors du festival.

Enfin, le projet participatif qui réunit 70 danseurs et non-danseurs dans l’espace public, sous la direction du chorégraphe français Olivier Dubois, est un exemple éloquent de la façon dont la danse peut investir l’espace public et créer du lien social. La performance « Parade » sur la place Jemaâ el-Fna a été une invitation à la participation, à la célébration et à la rencontre. Elle démontre que la danse n’est pas réservée aux professionnels, mais qu’elle peut être une forme d’expression accessible à tous.

Aussi, ce festival de danse représente un projet ambitieux et engagé qui vise à promouvoir la danse contemporaine africaine, à soutenir les jeunes talents, à favoriser le dialogue interculturel et à rendre la danse accessible à tous. L’affirmation de Taoufiq Izeddiou, « Depuis Marrakech, “On Marche” défend une vision de la danse qui dépasse les frontières et dialogue avec les réalités, les luttes et les rêves de l’Afrique contemporaine », résume parfaitement la vision et l’ambition de ce festival : faire de la danse un outil de dialogue, de compréhension et de transformation sociale. Il est clair que le festival est enraciné en Afrique, non seulement géographiquement, mais aussi par son engagement envers le développement et la promotion de la danse contemporaine africaine, faisant de lui un acteur incontournable de la scène artistique continentale et internationale.

Grâce à une programmation riche et diversifiée, à un soutien institutionnel renforcé, à un engagement profond envers la jeunesse et à une volonté de rendre la danse accessible à tous, il s’affirme comme un catalyseur d’espoir, un laboratoire d’expérimentation artistique et un véritable carrefour culturel. En célébrant la danse contemporaine sous toutes ses formes, « On Marche » contribue à enrichir le paysage culturel marocain, à promouvoir le dialogue interculturel et à inspirer une nouvelle génération d’artistes. Il ne fait aucun doute que cette édition laissera une empreinte durable sur la scène artistique locale et internationale, et qu’elle continuera à faire rayonner la ville de Marrakech comme un haut lieu de la création chorégraphique contemporaine.

Gérard Flamme

RETOUR EN HAUT